
Hier je cherchais dans les rayons de la médiathèque des livres pour adolescents, à présenter lors d’une animation. J’en ai sorti trois : Par le feu de Will Hill, Big easy de Ruta Sepethys, et Un si petit oiseau de Marie Pavlenko. Des trois, c’est le seul que je n’avais pas lu. J’en avais entendu parler, et je me suis dit « allez, j’le tente, on verra bien ». Je dois vous avouer que je n’étais pas convaincue. Et pourtant…
Abi a 20 ans. Elle perd tragiquement son bras dans un accident de voiture. Et après ça, il faut continuer de vivre. Et le plus dur, il faut accepter. Accepter qu’une partie d’elle n’est plus là, et ne reviendra pas. Elle met tout entre parenthèse : sa vie, ses amis, elle-même… Comment réaliser son rêve de devenir vétérinaire avec un bras en moins ? Comment pourrait-on l’aimer alors qu’il lui manque un petit bout d’elle ? Comment faire face aux regards des autres ? Pour surmonter ses peurs, et sa nouvelle vie, elle est entourée de ses parents, de sa tante, et surtout d’Aurèle, ce jeune homme qu’elle n’a pas revu depuis 10 ans. Toutes ces personnes auxquelles on s’attache au fil du récit, avec leur jolie humanité.
Et maintenant, la poésie du résumé éditeur
«Elle ferme les yeux, écoute la nuit, elle sent battre le cœur de la Terre, sous elle, celui des hommes, des arbres, des animaux, ce cœur nocturne qui bat depuis le commencement, qui battra après elle. Elle appartient à ce monde immense. Et son bras, peut-être, alors, est dérisoire.»
Mon petit grain de sel
Si le sujet est tragique, le récit ne l’est pas d’un poil. On assiste à la reconstruction de cette jeune femme, mais aussi des gens qui l’aiment. J’ai souri, j’ai ri, j’ai été touchée par tous les personnages de ce roman, j’ai cru en Abi, et j’ai pleuré, un peu.
Marie Pavlenko signe ici un très beau livre, en explorant les thèmes de la reconstruction, du handicap, de la vie qui se déplace. Pas de pathos, mais de l’espoir à la pelle. L’écriture est limpide. Le livre se dévore.
Un si petit Oiseau, Marie Pavlenko, Flammarion 2019
Pour vous le procurer, c’est par-là.
Un extrait ici